Pour le prouver, il n’hésite pas à prendre des risques et propose, dans une des toutes premières cuvées signées de son nom, un assemblage de chardonnay et de viognier. Il transforme ce qui apparaît alors comme une union incongrue, a fortiori sous ces latitudes, en un mariage explosif, petite bombe aromatique qui réveille les papilles.
Et son audace paye : le succès est immédiat et fait des émules, dans le Languedoc mais aussi hors de l’Hexagone. Ce tour de force lui sert également de leçon. Il faut suivre ses intuitions, même quand celles-ci vont à l’encontre des croyances populaires.

À Ferrandière notamment, il tord le cou à l’une des plus répandues d’entre elles aujourd’hui encore, en démontrant que de terres fertiles peuvent naître de grands vins. Fort d’une vaste diversité de terroirs et de cépages à sa disposition, l’homme décline la couleur en vins de plaisir ou de rêve. Imbattables rapports qualité-prix ou crus d’exception, les blancs signés Jean-Claude Mas racontent leur lieu d’origine et dessinent un style. En conjugant gourmandise et fraîcheur que la technologie actuelle permet de préserver, ils font rimer exubérance et élégance.

Jean-Claude Mas, le viticulteur

Cultiver des raisins blancs sous le soleil du Midi Vingt ans d’observations minutieuses ont permis à Jean-Claude Mas de sélectionner les terroirs les plus adaptés à l’élaboration de vins blancs et d’apporter aux vignes l’accompagnement le plus précis afin de récolter une matière première de grande qualité.

Obtenir une maturité lente et harmonieuse

Dans les parcelles choisies, un écart important de températures entre le jour et la nuit ralentit la maturation des raisins. Une lenteur qui permet aux fruits de donner le meilleur. Et nul besoin de prendre de la hauteur pour trouver de la fraîcheur. Dans les bas-fonds et les cuvettes de la plaine de l’Hérault, le thermomètre affiche plusieurs degrés de moins que sur le plateau. La maturation doit également être la plus régulière possible. Pour éviter un stress hydrique qui bloquerait ce processus, 20 à 40 millimètres de pluie sont nécessaires chaque mois. Là encore, la plaine n’est pas toujours synonyme de sécheresse et la vigne s’y porte parfois mieux que sur les coteaux. Lorsque les conditions l’exigent et que l’eau est à disposition, l’irrigation est pratiquée avec modération. La maîtrise du goutteur permet d’adapter le débit au calendrier et à la perméabilité du sol. Au Domaine de la Ferrandière, l’eau prélevée à la nature grâce à un ingénieux système de canaux lui est restituée, plus propre qu’à l’arrivée.